Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation : Défis et occasions en matière d'innovation au Canada

Nouveau rapport sur l'état du système des sciences, de la technologie et de l'innovation au Canada


OTTAWA, ONTARIO--(Marketwired - 27 nov. 2015) - Le Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation (CSTI) a publié aujourd'hui L'état des lieux en 2014, un rapport important selon lequel le faible rendement du Canada en innovation des entreprises représente l'enjeu majeur du pays dans le secteur des sciences, de la technologie et de l'innovation (STI).

Le rapport L'état des lieux en 2014. Défis et occasions en matière d'innovation au Canada (le quatrième rapport public du CSTI) retrace le chemin parcouru par le Canada depuis 2008 et compare sa performance à celle de ses concurrents mondiaux dans les trois piliers de l'écosystème des STI : les entreprises, les connaissances et les talents.

Les STI assurent la prospérité économique et favorisent les progrès qui améliorent le bien-être sociétal. Selon Kenneth Knox, président du CSTI, « pour assurer un niveau et une qualité de vie supérieurs à ses habitants, le Canada doit rechercher de façon proactive (et obtenir) un avantage concurrentiel durable en STI. Pour réussir, tous les acteurs de l'écosystème des STI doivent collaborer étroitement, sur le modèle d'un système. Le Canada doit intégrer les organisations, les activités et les mécanismes de financement dans un ensemble plus cohérent et coordonné afin d'accroître les retombées des investissements ».

Malgré des efforts continus visant à améliorer le mauvais rendement du Canada au chapitre de l'innovation des entreprises, la situation ne s'est pas redressée. « Le Canada a perdu du terrain par rapport à ses concurrents mondiaux en ce qui a trait aux indicateurs de rendement clés, perte qui se reflète le plus dans les investissements des entreprises en recherche et développement (R-D). En 2013, il s'est classé au 26e rang mondial quant aux dépenses intra-muros de R-D du secteur des entreprises comme pourcentage du produit intérieur brut », ajoute Sophie Forest, membre du CSTI et partenaire en gestion, Brightspark Ventures. « Il est essentiel pour l'avenir du Canada de combler cet écart de rendement. »

Sur une note plus positive, le Canada maintient de solides bases quant à la qualité des connaissances qu'il produit et à la formation de sa population. Toutefois, sur le plan de ses investissements dans ces domaines, il a commencé à prendre du retard par rapport à ses concurrents. « Le Canada ne doit pas faire preuve de complaisance », selon Amit Chakma, membre du CSTI et président de l'Université de Western Ontario. « Pour maintenir et rehausser son niveau d'excellence, il doit investir au même rythme que ses concurrents mondiaux. »

Le Conseil, présidé par Kenneth Knox, est composé de personnes de grand renom des secteurs des affaires, de la recherche, de l'enseignement supérieur et de la fonction publique. Il fournit au gouvernement du Canada des conseils indépendants sur des enjeux stratégiques des domaines des sciences, de la technologie et de l'innovation et produit les rapports publics intitulés L'état des lieux, qui mesurent le rendement du Canada en STI en regard de normes d'excellence internationales.

Le rapport du CSTI L'état des lieux en 2014. Défis et occasions en matière d'innovation au Canada, ainsi que les biographies des membres du CSTI se trouvent à l'adresse http://www.stic-csti.ca.

Document d'information

L'état des lieux en 2014

Le quatrième rapport sur l'état des lieux du Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation (CSTI) du Canada compare le rendement du pays en matière de sciences, de technologie et d'innovation (STI) à celui de ses concurrents mondiaux.

L'état des lieux en 2014 conclut que pour le Canada, l'innovation des entreprises représente l'enjeu majeur dans le secteur des STI. Le Canada n'est pas compétitif à l'échelle mondiale dans ce domaine crucial de l'écosystème des STI. Il perd même du terrain par rapport à ses concurrents mondiaux, particulièrement aux cinq pays en tête de classement.

En ce qui a trait aux autres indicateurs, L'état des lieux en 2014 confirme les observations des rapports précédents : le Canada maintient de solides bases quant à la formation de sa population et à la qualité de sa production de connaissances. Cependant, d'autres pays ont augmenté leurs investissements dans les connaissances à un rythme plus élevé que le Canada, ce qui a commencé à influer sur le classement relatif du Canada (c'est-à-dire sur sa compétitivité) quant à des indicateurs-clés relatifs au financement de la recherche et du développement (R-D).

Innovation des entreprises

Le Canada n'est pas compétitif à l'échelle mondiale

  • Le Canada n'investit plus dans les innovations du secteur privé à un niveau qui soutient la concurrence, situation qui se reflète le plus dans les investissements en R-D des entreprises.
  • Les dépenses intra-muros de R-D du secteur des entreprises (DIRDE) du Canada comme pourcentage du produit intérieur brut (PIB) sont nettement inférieures à celles de bien d'autres économies avancées. Relativement à l'intensité en matière de DIRDE, le Canada est passé de la 18e position en 2006 à la 26e en 2013. De 2007 à 2014, le total des dépenses intra-muros de R-D du secteur des entreprises a diminué de plus d'un milliard de dollars.
  • Le Canada se situe en milieu du peloton (13e rang de 25 pays) quant aux investissements dans les technologies de l'information et des communications (TIC) en pourcentage du PIB (intensité des investissements dans les TIC).
  • Le Canada ne fait pas de progrès quant à l'intégration efficace de chercheurs de premier plan dans le secteur privé. En 2012, il s'est classé au 15e rang de 33 pays au chapitre du nombre de chercheurs du secteur des entreprises pour 1 000 emplois dans l'industrie, une baisse considérable par rapport à sa 7e position en 2006. Ce faible rendement quant à l'accueil de chercheurs de premier plan dans le secteur privé se reflète à une échelle plus générale dans les professions scientifiques et techniques au pays. En 2011, les professions scientifiques et techniques représentaient 30 % de tous les emplois au Canada, ce qui situait le Canada au 22e rang de 43 pays.
  • Le Canada traîne de la patte par rapport à ses concurrents mondiaux pour ce qui est de l'équilibre entre le financement public direct et indirect de la R-D des entreprises. En 2013, il occupait le 10e rang quant au financement public total de la R-D des entreprises (comme pourcentage du PIB). Sa 4e place en financement indirect et sa 28e place en financement direct reflètent la propension du gouvernement fédéral à miser davantage sur les mécanismes de financement indirect (c.-à-d. les crédits d'impôt).
  • Sur une note positive, les données montrent que les petites et moyennes entreprises canadiennes étaient à l'avant-plan dans l'introduction d'innovations en matière de produits et de procédés, plaçant le Canada au 4e rang dans cette catégorie. Cependant, les grandes entreprises accusaient un retard par rapport à leurs concurrentes mondiales, plaçant le Canada au 19e rang.

Connaissances

Le Canada ne doit pas faire preuve de complaisance.

  • Le Canada jouit d'une certaine renommée dans le milieu scientifique. La présence de 96 de ses chercheurs dans le premier centile des chercheurs les plus cités dans leurs domaines respectifs a placé le Canada au 6e rang dans cette catégorie, après des pays nettement plus populeux.
  • Bien que les États-Unis et le Royaume-Uni soient demeurés au sommet des classements universitaires mondiaux, le Canada s'est montré très compétitif dans le deuxième tiers des pays de comparaison.
  • Le Canada préserve son excellente qualité de production de connaissances, mais il a perdu du terrain par rapport à ses concurrents mondiaux pour ce qui est du financement de la R-D. Bien que les dépenses intra-muros de R-D du secteur de l'enseignement supérieur (DIRDES) du Canada aient augmenté au fil du temps, ses DIRDES en pourcentage du PIB (à savoir, son intensité en matière de DIRDES) sont demeurées stables (à 0,65 %). À ce chapitre, les autres pays ayant augmenté davantage leurs dépenses, le Canada a chuté, passant de la 3e place (en 2006) à la 8e place (en 2013).
  • De façon plus générale, bien que le financement total des activités de R-D du Canada (soit ses dépenses intérieures brutes en R-D ou DBRD) soit demeuré essentiellement inchangé de 2008 à 2014, le Canada est passé du 16e au 24e rang mondial quant aux DBRD en pourcentage du PIB de 2006 à 2013.

Talents

Si le bassin de talents du Canada demeure un atout, il tend à diminuer légèrement.

  • Le Canada a réalisé des progrès considérables en augmentant le nombre de titulaires de doctorat en sciences et en génie. De 2006 à 2012, ce nombre a plus que doublé, passant de 4,6 à 9,6 doctorats par 100 000 habitants. Cette hausse dans ce domaine a permis au Canada, qui se classait au 19e rang de 23 pays en 2006, de progresser au 17e rang de 28 pays en 2012.
  • Aux tests internationaux, les Canadiens devancent nombre de leurs concurrents étrangers. Les Canadiens de 15 ans se situent tout juste sous les jeunes de 15 ans des pays en tête en compréhension de l'écrit, en mathématiques et en sciences. De même, les adultes canadiens obtiennent d'assez bons résultats en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans un environnement hautement technologique.
  • Le rendement du Canada au chapitre de l'accueil de personnes talentueuses semble légèrement à la baisse en regard de ses concurrents. Bien que le nombre de ses diplômés (excluant les titulaires de doctorat) en sciences, en génie, en études commerciales et en santé ait augmenté de 7 % de 2006 à 2012, le Canada a glissé légèrement dans le classement, passant du 14e au 16e rang. Quant au nombre de diplômés collégiaux en études commerciales, en génie, en sciences et en santé, le Canada était cinquième en 2012 parmi les pays de comparaison (une chute de trois places par rapport à 2008).

Stratégie d'avenir

C'est aux acteurs de l'écosystème des STI que revient la responsabilité d'améliorer le faible rendement du Canada en innovation des entreprises et de renforcer ses avantages en matière de connaissances et de talents. Pour y arriver, ils doivent travailler ensemble et autrement en suivant une approche systémique axée sur la collaboration, l'intégration et l'investissement stratégique. Voici ce que le CSTI recommande au Canada afin qu'il puisse résoudre ses problèmes de rendement en STI et miser sur ses forces :

  • réduire l'écart pour ce qui est de l'investissement des entreprises dans l'innovation;
  • rétablir l'équilibre entre le financement public direct et indirect de la R-D des entreprises, de façon à offrir un meilleur soutien direct pour les projets de R-D qui comportent des risques et des avantages élevés;
  • encourager la prise de risques;
  • augmenter les dépenses intra-muros de R-D du secteur de l'enseignement supérieur (DIRDES) pour suivre le rythme des autres pays en matière de financement de l'infrastructure intellectuelle;
  • investir de façon stratégique, en consacrant davantage de fonds publics à l'établissement d'une masse critique concurrentielle sur le plan mondial dans des domaines ciblés.

À propos du Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation

Le CSTI a été créé en 2007 afin de fournir au gouvernement du Canada des conseils stratégiques externes sur les questions touchant les sciences, la technologie et l'innovation (STI). Le Conseil a un double mandat : donner au gouvernement des conseils sur des enjeux stratégiques en STI, et produire régulièrement des rapports publics intitulés L'état des lieux, qui mesurent le rendement du Canada en STI en regard de normes d'excellence internationales.

Le CSTI est composé de personnes de grand renom des secteurs des affaires, de la recherche, de l'enseignement supérieur et de la fonction publique.

L'état des lieux en 2014 ainsi que les biographies des membres du CSTI se trouvent à l'adresse http://www.stic-csti.ca.

Renseignements:

Secrétariat du CSTI
ic.stic.ic@canada.ca
343-291-2362