Des chercheurs canadiens mettent fin à un important débat scientifique lié aux maladies du coeur


OTTAWA, ONTARIO--(Marketwired - 8 sept. 2015) - Des chercheurs de l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa (ICUO), en collaboration avec les équipes du Dr Martin Farrell de l'Université d'Oxford et du Dr Sekar Kathiresan du Broad Institute, ont mis fin à un débat qui avait cours dans le domaine de la santé cardiovasculaire. Les Drs Ruth McPherson et Majid Nikpay, chercheurs au Centre canadien de génétique cardiovasculaire Ruddy de l'ICUO, ont découvert que les fondements génétiques de la maladie du cœur résidaient en grande partie dans l'effet cumulatif de multiples variantes génétiques courantes plutôt que dans celui de quelques variantes rares aux effets marqués.

Dans le cadre de leur étude publiée aujourd'hui dans l'éminente revue Nature Genetics [en anglais seulement], les chercheurs se sont servi de données tirées du projet « 1000 Genomes » pour obtenir des renseignements sur près de 10 millions de variantes génétiques (appelées SNP). L'analyse portait sur 60 000 patients atteints d'une maladie du cœur et 120 000 personnes en santé, répartis sur 48 études réalisées de par le monde. Non seulement le nombre de variantes génétiques était beaucoup plus élevé que le million de variantes étudiées précédemment, mais c'était aussi la première fois que des chercheurs pouvaient étudier le lien de variantes génétiques rares observés chez aussi peu qu'une personne sur 1 000 à risque de développer une maladie du cœur.

« Notre analyse est une étude exhaustive de l'architecture génétique fine de la coronaropathie. Elle démontre que la sensibilité génétique à cette maladie répandue est largement déterminée par des SNP courants à l'effet peu prononcé, plutôt que par quelques variantes rares à l'effet marqué », révèlent les auteurs de cette importante étude.

Le Dr Majid Nikpay, chercheur-boursier de niveau postdoctoral à l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa, a aussi utilisé une autre méthode d'analyse statistique pour trouver deux nouveaux marqueurs de risque qui ont un effet seulement si la personne a reçu deux copies du « mauvais gène », soit une de chaque parent. En plus d'avoir découvert un total de 10 nouveaux marqueurs de risque, grâce à d'autres approches statistiques, cette équipe de recherche a dressé une liste de 202 variantes génétiques dans 129 régions géniques qui, ensemble, expliquent près de 23 % du caractère héréditaire des maladies du cœur, comparativement à seulement 11 % dans des études précédentes.

« Bon nombre de ces variantes génétiques exerceront fort probablement leurs effets sur les parois des artères, les rendant plus vulnérables aux facteurs de risque courants des maladies du cœur, comme le tabagisme, le diabète et le cholestérol », a ajouté la Dre Ruth McPherson, directrice du Centre canadien de génétique cardiovasculaire Ruddy et directrice de la recherche à la Division de cardiologie de l'ICUO.

Un certain nombre de stratégies de prévention ciblent les parois artérielles (contrôle de la tension artérielle et abandon du tabac), mais la grande majorité des traitements pharmacologiques actuels visant à réduire le risque de coronaropathie agissent en manipulant les taux de lipides en circulation, mais très peu ciblent directement les processus liés aux parois vasculaires. Des recherches détaillées sur les nouveaux aspects de la biologie des parois vasculaires qui sont touchés par association génétique, mais qui n'ont pas encore été explorés en athérosclérose, peuvent offrir de nouvelles perspectives de l'étiologie complexe de la maladie, et par conséquent, établir de nouvelles cibles.

Renseignements:

Vincent Lamontagne
Directeur des communications
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