Deux mots pour décrire 2013 : découragement et sous-emploi

Le CTC réagit aux statistiques de fin d'année sur la population active


OTTAWA, ONTARIO--(Marketwired - 10 jan. 2014) - Si vous aviez à choisir deux mots pour résumer le marché de l'emploi pour les Canadiens et les Canadiennes en 2013, quels seraient-ils?

Au vue des statistiques de fin d'année sur l'emploi publiées aujourd'hui, Ken Georgetti a prononcé les mots « découragement » et « sous-emploi »; s'il pouvait en choisir un troisième, ce serait « indifférence » afin de décrire la réaction du gouvernement fédéral.

Bien que les chiffres globaux soient décevants - la progression de l'emploi en 2013 n'a été que de 0,6 % et la croissance de l'emploi se chiffrait en moyenne à 8 500 par mois en 2013, comparativement à 25 900 en 2012 - M. Georgetti indique que ce n'est que la pointe de l'iceberg.

Même si le taux de chômage officiel passait d'un seuil de 6,9 % en novembre à un sommet de 7,2 % en décembre, il ne tenait compte que de ceux qui cherchaient activement un emploi. Le taux de sans-emploi qui ont renoncé à se chercher du travail ou ne pouvaient pas obtenir assez d'heures - que le Congrès du travail du Canada calcule à environ 14 % - est demeuré introuvable. Les données officiels ont également écartées les gens dont les compétences n'étaient pas utilisées parce qu'ils se sont contentés de n'importe quel emploi qu'ils sont parvenus à trouver pour payer les factures et mettre de la nourriture sur la table.

« Tous les emplois ne sont pas égaux. Les décideurs qui se pètent les bretelles avec les chiffres officiels n'ont pas une vision d'ensemble. Alors, il n'y a pratiquement rien qui est fait pour régler les problèmes réels de sous-emploi et de désillusion et découragement croissants parmi les travailleurs et les travailleuses, chez les jeunes en particulier », déclare M. Georgetti.

En 2013, 80 % des nouveaux emplois créés étaient des emplois à temps partiel et le nombre de Canadiens et de Canadiennes qui travaillent à temps partiel a atteint un sommet de 19,1 % (décembre). Le chômage des jeunes a varié de 12,9 % (en septembre) à 14 % (en décembre), le double de la moyenne nationale.

« Je reçois aussi des lettres de parents dont les enfants ont terminé leurs études collégiales et universitaires avec une dette d'études et ne réussissent pas à trouver un emploi. Je reçois des lettres de gens qui cherchent un emploi à temps plein et n'arrivent pas à en trouver. Les députés et les ministres du cabinet reçoivent ces lettres aussi, j'en suis sûr. Pourtant, cette réalité ne se retrouve pas dans les statistiques officielles du chômage chaque mois. Cela n'est pas juste pour les travailleurs, les travailleuses et les familles qui sont par conséquent laissés pour compte », indique M. Georgetti.

Analyse rapide d'Angella MacEwen, économiste principale du CTC

En 2013, 102 000 emplois ont été créés, soit seulement 8 500 par mois. Cela est bien en deçà du taux de création d'emplois de 2012 qui s'élevait à 25 400 par mois. Au cours de l'année, la population active a augmenté de 126 300 personnes, ce qui signifie que la croissance de l'emploi n'a pas suivi le nombre de demandeurs d'emploi. La croissance de l'emploi est resté confiné aux travailleurs de plus de 55 ans, tandis que les jeunes travailleurs et les hommes âgés de 25 à 54 ans ont subi des pertes d'emploi en 2013.

Quatre-vingt pour cent des emplois qui se sont ajoutés en 2013 étaient des emplois à temps partiel, inversant la tendance de la croissance des emplois à temps plein constatée depuis 2012. Le nombre de travailleurs à temps partiel cherchant davantage d'heures de travail a également augmenté en 2013, puisque près de 914 000 personnes ne pouvaient obtenir suffisamment d'heures. En ajoutant les quelques 470 000 personnes qui n'étaient plus activement à la recherche d'un emploi, mais qui voulaient un emploi, le taux de chômage et de sous-emploi s'élevait à 14 % en 2013, soit le double du taux de chômage affiché de 7,1 %.

Le taux de chômage pour les immigrants reçus est demeuré supérieur à la moyenne nationale, à 8,1 % pour l'année.

Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,3 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux.

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