L'Ombudsman préconise une refonte systémiquepour aider les adultes ayant une déficience intellectuelleen situation de crise

La province accepte 60 recommandations pour remédier aux lacunes chroniques de services


TORONTO, ON--(Marketwired - 24 août 2016) - L'échec systémique de l'Ontario à venir en aide à des familles désespérées et vulnérables, qui se trouvent dans l'incapacité de s'occuper d'un être cher atteint de déficience intellectuelle, a plongé beaucoup d'entre elles dans des situations difficiles et souvent dangereuses. C'est ce que révèle l'Ombudsman Paul Dubé dans le tout dernier rapportde son Bureau, qui est paru aujourd'hui.

Dans ce rapport intitulé Dans l'impasse, l'Ombudsman fait un compte rendu de l'enquête menéepar son Bureau sur plus de 1 400 plaintes de familles d'adultes ayant une déficienceintellectuelle, en situation de crise - dont des adultes abandonnés, maltraités, inutilement hospitalisés et emprisonnés.

Ces " cas extrêmes et flagrants " illustrent le besoin pressant de mettre en place de plusnombreux soutiens et services, ainsi qu'une surveillance plus rigoureuse - et reflètent " une forme actuelle d'institutionnalisation ", déclare M. Dubé dans son rapport.

Précisant que la ministre des Services sociaux et communautaires Helena Jaczek et son Ministère se sont déjà engagés à accepter et à appliquer chacune de ses60 recommandations - y compris celle préconisant que le Ministère informe son Bureau des progrès accomplis - M. Dubé souligne que les efforts récents du Ministère pour remédier aux lacunes systémiques sont encourageants.

" Il y a eu une nette amélioration dans la réaction aux crises et le Ministère a admis qu'il avaitun rôle vital à jouer dans le règlement des cas complexes ", déclare l'Ombudsman. Avant l'enquête, les responsables provinciaux avaient une approche " bien intentionnée et sérieuse ",mais passive, et les familles étaient frustrées par les incohérences rencontrées dans le dédale d'organismes de services locaux, à travers la province.

En dépit d'une allocation de 810 millions $ sur trois ans, annoncée par le gouvernement en2014 pour les services aux personnes ayant une déficience intellectuelle (qui a porté le total desdépenses à 2 milliards $ par an), " les progrès s'avèrent graduels ", dit l'Ombudsman dans sonrapport. " Le processus suivi pour établir les priorités et allouer des fonds limités manque grandement de cohérence " et les familles se trouvent confrontées à " d'interminables retards dans les listes d'attente " - certaines tombant dans un tel désespoir qu'elles en viennent àabandonner un être cher.

Le rapport détaille 18 cas d'adultes ayant une déficience intellectuelle et des besoins complexesqui se sont retrouvés sans abri, ont été maltraités, abandonnés ou placés indûment dans deshôpitaux, des établissements de soins de longue durée, et même des prisons. Un homme de

24 ans a vécu plusieurs mois dans un foyer de soins de longue durée où il a blessé une personne âgée et a été agressé par une autre. Un homme atteint d'autisme a passé 12 annéesen unités psychiatriques. Une femme qui ne pouvait plus rester dans une maison où elle était maltraitée a été déplacée 20 fois en 34 jours. Une autre a été abandonnée par une membre desa parenté, épuisée et malade, après le décès de deux autres aidants familiaux.

" Il y en a des milliers d'autres dans des situations urgentes qui attendent un secours avecanxiété ", dit M. Dubé dans son rapport, tout en ajoutant que de nouvelles plaintes continuent de lui parvenir.

L'Ombudsman a notamment recommandé que le Ministère reconnaisse officiellement le rôle direct qu'il est appelé à jouer pour aider les personnes en situation de crise, et qu'il enjoigne àses bureaux régionaux et aux organismes de service de ne pas renvoyer des adultes ayant unedéficience intellectuelle à des situations de violence, et de ne pas les placer à tort dans deshôpitaux ou des foyers de soins de longue durée. Plusieurs recommandations préconisent uneamélioration du suivi, de la surveillance et des recherches pour cerner les lacunes de serviceset faciliter des interventions urgentes et souples en cas de crise.

Lancée en novembre 2012, l'enquête de l'Équipe d'intervention spéciale de l'Ombudsman s'estnotamment appuyée sur des entrevues faites avec plus de 200 familles et responsables, ainsi que sur l'examen de plus de 25 000 documents, y compris des rapports d'enquête similaires du coroner et de la Vérificatrice générale de l'Ontario. Le personnel de l'Ombudsman a aussi travaillé au règlement de crises individuelles, au fur et à mesure qu'elles survenaient - aidantnotamment plus de 20 personnes à quitter un hôpital pour un lieu de résidence plus approprié.

Bien que certains plaignants aient soulevé d'autres problèmes, comme le manque de servicespour les personnes atteintes d'autisme de haut niveau, le rapport précise que la portée de l'enquête est délibérément axée " sur les services et les programmes destinés aux personnesayant des besoins complexes, qui se trouvent en situation d'urgence ".

L'Ombudsman est un officier indépendant de l'Assemblée législative ontarienne qui examine et règle les plaintes du public à propos des organismes du gouvernement provincial, desmunicipalités, des universités et des conseils scolaires - et qui recommande des solutions auxproblèmes administratifs individuels et systémiques. Les recommandations de l'Ombudsman nesont pas contraignantes, mais elles sont généralement acceptées; presque toutes les recommandations découlant des 36 enquêtes faites par l'EISO depuis 2005 ont été appliquées, entraînant des réformes comme une meilleure sécurité du système de loteries, des évaluationsfoncières plus justes et un renforcement du dépistage néo-natal. Le mois dernier, la province a accepté toutes les recommandations faites par l'Ombudsman pour améliorer la formation despoliciers à la désescalade des situations conflictuelles.

Pour le rapport complet, les documents d'information et la vidéo de la conférence de presse de l'Ombudsman, consultez www.ombudsman.on.ca.

Also available in English

Renseignements:

Pour plus de renseignements, communiquez avec :
Linda Williamson
Directrice des communications
416-586-3426
lwilliamson@ombudsman.on.ca
www.ombudsman.on.ca