Selon une étude, l'envoi d'un simple texto hebdomadaire aux jeunes femmes au Kenya améliore grandement la probabilité qu'elle subissent un test pour le VIH

Des chercheurs financés par le gouvernement canadien envoient de l'information sur la santé sexuelle dans des textos hebdomadaires à 300 étudiantes; 67 % passent un test pour le VIH dans les six mois, contre 51 % des étudiantes du groupe témoin


TORONTO, ON--(Marketwired - 24 mai 2016) -  Une étude financée par le gouvernement canadien nouvellement publiée documente comment un effort simple et peu coûteux pour envoyer régulièrement des messages textes courts et informatifs aux téléphones des jeunes femmes pourrait aider à réduire de manière significative le fléau continu du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en Afrique.

Écrivant dans la revue Sexually Transmitted Diseases (journals.lww.com/stdjournal)1, des chercheurs ont envoyé des textos hebdomadaires sur le VIH, les contraceptifs, les maladies sexuellement transmissibles et la grossesse à 300 étudiantes au Kenya rural.

Dans les six mois suivant le dernier message, à peu près les deux tiers (201 femmes, soit 67 %) avaient subi un test pour le VIH, comparativement à environ la moitié (155 ou 51 %) des 300 femmes d'un groupe témoin n'ayant pas reçu de messages textes.

De plus, des sondages mensuels auprès des 600 participantes des deux cohortes ont montré que les femmes recevant un message hebdomadaire ont demandé à subir un test beaucoup plus tôt que celles qui se sont soumises à un test mais n'avaient pas reçu de textos réguliers (durée médiane: 12 semaines à partir de la fin des messages textes contre 20).

Appuyés par une subvention de 112 000 $ de Grands Défis Canada, qui est financé par le gouvernement du Canada, des chercheurs basés au Kenya (sous la direction de l'hôpital national Kenyatta, en association avec le Kenya Medical Research Institute et l'Université Jomo Kenyatta d'Agriculture et de Technologie) et l'Université de l'État de Washington, à Seattle, ont recruté les 600 participantes dans quatre collèges en milieu essentiellement rural dans le Centre du Kenya entre septembre 2013 et mars 2014.

Sur plus de cinq mois, 300 participantes ont reçu des textos hebdomadaires et ont rempli un sondage mensuel; 300 autres participantes ont seulement été interrogées mensuellement.

Exemples de messages textes :

  • Saviez-vous que les MST (p. ex. le VIH) ne s'accompagnent pas toutes de symptômes? Utilisez un préservatif pour éviter de contracter une MST.
  • Protégez-vous contre le VIH et une grossesse non désirée en utilisant des préservatifs correctement et systématiquement durant les rapports sexuels.
  • L'abstinence est le seul moyen efficace à 100 % pour prévenir la grossesse. Le deuxième moyen le plus efficace est de prendre des contraceptifs. Les contraceptifs sont sans danger pour les jeunes femmes. Cependant, seuls les préservatifs peuvent réduire votre risque de contracter le VIH.

Les messages ont évolué pour éviter les répétitions et maintenir l'intérêt des participantes; tous se terminaient par l'énoncé " Passez un test pour le VIH. "

" Cette étude documente un programme simple et peu coûteux pour promouvoir la santé sexuelle et le dépistage précoce des personnes infectées au VIH ", a déclaré la chef de projet, la Dre Njambi Njugana de l'Hôpital national Kenyatta. " Ces résultats sont prometteurs, car le dépistage du VIH est un volet fondamental des programmes de prévention du VIH. La majorité - 53 % - des personnes infectées par le VIH au Kenya ignorent leur condition, et la moitié seulement des jeunes femmes kenyanes ont une connaissance approfondie du mode de transmission du VIH et de la façon de le prévenir.

" Notre travail montre la faisabilité de fournir une éducation sanitaire et de collecter des données auprès ses jeunes femmes par SMS. Nous espérons que des programmes de messagerie texte puissent être mis en œuvre et déployés à grande échelle, entraînant une augmentation significative des tests de dépistage du VIH chez les étudiants de niveau collégial au Kenya et ailleurs. "

" Le Canada est déterminé à faire un apport significatif à l'amélioration des droits et de la santé des femmes et des enfants ", a déclaré l'honorable Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement international et de la Francophonie du Canada. " Les femmes et les filles sont au cœur de nos efforts et nous devons leur donner les moyens de prendre en charge leur propre santé et leur propre avenir ".

" Dans cette étude, 'Je reçois le message', prend une double signification importante, et en a amené plusieurs à subir un test clé pour le VIH, alors qu'elles ne l'auraient pas fait autrement ", a déclaré le Dr Peter A. Singer, chef de la direction de Grands Défis Canada.

" Sans la connaissance des services de soins de santé sexuelle et reproductive, les femmes et les filles ne peuvent planifier leur avenir ou se sortir de la pauvreté. Ces résultats offrent un exemple prometteur de la façon dont le Canada a fait une différence significative dans le domaine du développement par le financement d'innovations en santé mondiale ".

Le programme Les Étoiles en santé mondiale de Grands Défis Canada fournit des fonds de démarrage pour développer des solutions transformatrices à des problèmes de santé mondiale articulés par des innovateurs au Canada et dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Contexte

Plus de la moitié des Kenyans infectés par le virus d'immunodéficience humaine (VIH) ne sont pas conscients de leur condition.

L'étude a porté sur 600 jeunes femmes (âgées de 18 à 24 ans, avec une moyenne de 21 ans) dans deux collèges techniques et deux collèges de formation en enseignement du comté largement rural de Kiambu, dans la région du Centre du Kenya. La moitié ont reçu des messages textes hebdomadaires traitant du VIH; toutes ont accepté de participer à un sondage mensuel.

Parmi ces femmes, 71,50 % avaient eu des relations sexuelles au moins une fois dans le passé, et 72,62 % n'avaient jamais subi de test pour le VIH.

Les participantes choisies étaient soit infectées au VIH soit ignoraient qu'elles avaient le VIH, n'avaient pas subi de test pour le VIH au cours des 12 derniers mois, possédaient un téléphone mobile, avaient un accès régulier à l'électricité pour recharger leur téléphone et savaient comment envoyer et recevoir des textos.

Une formation a été dispensée sur la façon de remplir le sondage mensuel par SMS portant sur le dépistage du VIH et les comportements sexuels, y compris des instructions pour supprimer les messages après avoir répondu comme mesure de protection de la vie privée.

À la lumière de discussions antérieures tenues avec les étudiantes, 63 messages textes ont été élaborés pour le groupe d'intervention traitant de six catégories de sujets : la grossesse, les contraceptifs, les infections sexuellement transmissibles, les préservatifs, le sexe anal et oral, et le risque de contracter le VIH.

Les bénéficiaires avaient la possibilité d'envoyer un SMS de retour demandant à voir des messages supplémentaires sur le même sujet ou à accéder à un menu permettant d'explorer d'autres sujets. Chaque femme pouvait demander jusqu'à 3 messages supplémentaires par semaine.

Les sondages mensuels ont été envoyés pendant cinq mois consécutifs et comprenaient des questions sur le dépistage du VIH, le nombre de partenaires sexuels nouveaux et récurrents, la fréquence des rapports sexuels et l'utilisation du préservatif, la grossesse et l'intention d'avoir une grossesse, et le risque perçu du VIH au cours du mois passé.

Au total, 356 femmes ont indiqué avoir subi au moins un test pour le VIH au cours des six mois de l'étude de suivi : 201 (67 %) dans le groupe d'intervention et 155 (51 %) dans le groupe témoin.

Sur les 356 participantes qui ont affirmé avoir subi au moins un test de dépistage du VIH au cours de l'étude de suivi, 106 (17,66 %) ont indiqué avoir été testées une fois lors de l'étude de suivi, 102 (17 %) ont été testées à deux reprises et 148 (24,67 %) ont été testées 3 fois ou plus.

Le délai médian avant de subir un premier test pour le VIH était de 12 semaines parmi les femmes du groupe d'intervention et de 20 semaines parmi les femmes du groupe témoin.

Le Kenya compte 33,6 millions d'abonnés à la téléphonie mobile - 83 % de la population - et les abonnés préfèrent la messagerie texte aux appels.

Des études antérieures ont utilisé la messagerie texte au Kenya avec succès pour augmenter l'observance du traitement antirétroviral (OTA), maintenir des soins pour les nourrissons exposés au VIH, améliorer la vaccination des enfants et retenir les hommes pour qu'ils obtiennent des soins postopératoires après une circoncision médicale.

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1 L'article est diffusé avant impression; il sera publié dans le numéro de juin de la revue Sexually Transmitted Diseases , qui sera envoyé par la poste et paraîtra en ligne le 31 mai 2016.

À propos de Grands Défis Canada
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Exemple d'un message text.