Uranium : des moratoires sans fondement scientifique

Lettre ouverte de Michael Binder, président de la Commission canadienne de sûreté nucléaire


OTTAWA, ONTARIO--(Marketwire - 22 nov. 2012) - Depuis que la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a récemment autorisé un projet de prospection de l'uranium au Québec, je suis consterné de constater que les déclarations et les discussions sur la sûreté de l'exploitation minière de l'uranium ne reposent ni sur des faits ni sur la science. Au Canada, l'extraction et la concentration de l'uranium sont étroitement réglementées par la CCSN. Le Canada est considéré comme un chef de file mondial de l'exploitation responsable de cette ressource, et cette réputation est en grande partie attribuable à de solides antécédents en matière de sûreté.

L'extraction de l'uranium est l'unique type d'extraction minière à relever d'un seul organisme de réglementation fédéral chargé d'en surveiller tous les aspects opérationnels en permanence. Les provinces exercent également une surveillance stricte. En fait, l'extraction minière de l'uranium est l'activité minière la plus réglementée, la plus surveillée et la mieux comprise au Canada.

Les activistes, les médecins praticiens et les politiciens avaient probablement diverses raisons de réclamer des moratoires, mais leurs allégations selon lesquelles le public et l'environnement courent un risque sont fondamentalement fausses. Les gouvernements provinciaux qui ont décidé d'interdire la prospection de l'uranium ont ignoré les données scientifiques probantes issues de nombreuses années de recherche dans ce secteur.

La CCSN ne compromettrait jamais la sûreté en délivrant un permis ou en autorisant l'exploitation d'une mine ou d'une usine de concentration d'uranium si ce n'était pas sûr. Toutes les données de surveillance indiquent que l'exploitation minière de l'uranium est aussi sécuritaire que les autres modes d'extraction traditionnels des métaux au Canada.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les données sur les effluents des mines de métaux fournies par Environnement Canada démontrent que, de 2007 à 2010, les limites de rejet fédérales pour l'ensemble des sept types de contaminants n'ont jamais été dépassées dans le cadre de l'exploitation minière de l'uranium. Il s'agit du seul type d'exploitation minière ayant obtenu un résultat parfait au cours de cette période.

La CCSN et les organismes provinciaux de réglementation en environnement surveillent et analysent de près les rejets de ce secteur pour s'assurer que les cours d'eau, les lacs et les rivières situés en aval des sites miniers sont sans danger pour les personnes, les animaux, les poissons et les plantes.

La CCSN veille aussi à la sécurité des mineurs. La dose de rayonnement annuelle moyenne reçue par ces travailleurs est bien inférieure aux limites de dose annuelle établies de façon prudente par la CCSN dans le but de les protéger. Les doses de rayonnement reçues par le public et l'environnement près des mines d'uranium sont négligeables.

En Saskatchewan, où se trouvent les mines d'uranium en exploitation au Canada, le ministère des Relations de travail et de la Sécurité au travail de la province surveille toutes les questions de santé et de sécurité classiques relatives à l'exploitation minière de l'uranium. Tous les rapports indiquent que les sites des mines et des usines de concentration d'uranium comptent parmi les installations les plus performantes au chapitre de la prévention des accidents et des incidents entraînant une perte de temps dans tous les secteurs miniers et industriels de la province.

La CCSN a réalisé et validé de nombreuses études sur des décennies qui ont tour à tour fourni des preuves solides indiquant que les travailleurs et les personnes qui habitent à proximité de ces installations sont en aussi bonne santé que le reste de la population canadienne. Il en va de même pour les personnes qui vivent près des centrales nucléaires.

Il est clair que les conclusions de la CCSN sur le secteur de l'exploitation minière de l'uranium reposent sur des décennies d'études et de recherche ainsi que sur un cadre d'autorisation et d'inspection rigoureux. Ceci étant dit, il faut rappeler une fois de plus que la CCSN ne compromettra jamais la sûreté et ne délivrera jamais un permis pour une mine ou une usine de concentration dont les activités proposées ne sont pas sûres.

J'invite les Canadiens à visiter notre site Web pour en savoir plus sur l'exploitation minière de l'uranium et le secteur nucléaire du Canada.

Michael Binder

Président de la CCSN

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